L’élection récente du démocrate Barack Obama donne tort au discours qui associe « foi et politique » au seul parti républicain.

Comme l’affirme le journal La Croix « Barack Obama n’a jamais caché ses convictions religieuses », ce qui est confirmé par le simple fait que sur son propre site web, Barack Obama affiche une page dédiée à la foi.

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C’est vrai, le parti démocrate ne donne pas toujours l’impression d’être à l’aise lorsqu’il s’git d’articuler un lien entre religion et politique. Pour y remédier, Jim Wallis (pasteur évangélique « progressiste ») de Sojourners a cherché à introduire la question de la foi très tôt dans la campagne démocrate.

Lors d’un forum en juin 2007, transmis sur CNN, les candidats montrés ci-dessus se sont entretenus avec Wallis sur le lien entre leur propre foi et leurs convictions politiques. Fin septembre 2008, la Croix a publié un entretien avec Barack Obama qui a commencé avec la question suivante: « quel rôle doit jouer en politique la foi d’un candidat à l’élection présidentielle, si elle doit en jouer un ? ».

Le « Herald Tribune » du 6 novembre démontre quand même que 73% des évangéliques blancs ont voté pour John McCain, tandis que 27% ont choisi Obama. C’est peu, mais 6% de plus que ceux qui ont voté pour John Kerry il y a quatre ans. Les catholiques américains (25% de la population américaine) ont voté majoritairement Obama (54%). Pour une source en langue française, voir le blog de Sébastien Fath, qui décortique les statistiques concernant le « vote religieux » du 4 novembre dernier.

En fait, la « droite évangélique » a monopolisé l’attention médiatique depuis des années lorsqu’il s’agit de politique américaine. C’est tout simplement oublier que cette tendance-là ne représente pas la majorité des chrétiens américains, et il est désormais permis de penser qu’elle est en perte de vitesse, du moins en termes d’influence politique. Aucun porte-parole ne s’est vraiment distingué pendant cette campagne, même si James Dobson a essayé de le faire.