C’est un peu tard, mais nous souhaitons quand-même signaler le colloque suivant sur la « responsabilité de protéger ».

Le concept de responsabilité de protéger ou «responsibility to protect» (en français comme en anglais, R2P) est né d’une réflexion sur l’inaction de l’ONU face à des situations pourtant intolérables de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et génocide (Bosnie-Herzégovine : 1992-95 et Rwanda : 1994).Cette inaction était en partie due à la difficulté pour l’ONU d’intervenir dans les affaires intérieures d’Etats souverains (article 2.7 de la Charte : Aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un État). D’où le dilemme : rester inactif face à des situations intolérables ou intervenir par la force en violation du droit international positif. Pour dépasser ce dilemme, deux commissions internationales indépendantes constituées en 2001 et en 2004 à l’appel ou à la demande de Kofi Annan, alors Secrétaire général des Nations Unies, ont plaidé pour une nouvelle conception de la souveraineté des Etats. Selon cette conception, la souveraineté doit s’entendre non plus seulement comme une protection de l’Etat contre d’éventuelles interventions extérieures mais aussi comme une responsabilité à l’égard des populations placées sous la juridiction de cet Etat.

Ce type de réflexion nous semble fondamental, surtout dans le contexte de l’intervention actuelle au Mali.