Article tiré d’une présentation du colloque « Sommes-nous vraiment en guerre? » organisé par la commission éthique de la Fédération Protestante de France.

Pour commencer, en ce qui concerne notre sujet, il sera question de théologies protestantes au pluriel plutôt qu’au singulier. Deuxièmement, la réflexion théologico-éthique et l’action se déroulent toujours dans des contextes particuliers. Il est ainsi important d’aborder cette question à partir d’un regard historique et contextuel. Nous ne pourrons qu’être très sommaire et synthétique, sachant en même temps qu’une bonne documentation pourrait soutenir les points ici présentés[1].

Le protestantisme et ses positionnements sur la guerre s’inscrivent dans une histoire plus longue qu’il convient d’évoquer. On constate grosso modo trois positions qui se succèdent pour ensuite cohabiter dans l’histoire chrétienne.  Après une période de plusieurs siècles pendant lesquels les chrétiens ont été réticents concernant une participation quelconque à la guerre, il se développe une théologie de la guerre juste, tradition qui accepte, dans certaines conditions et circonstances, la violence d’une guerre défensive comme un moindre mal. Ensuite, pendant le Moyen Âge se met en place la pratique et la justification théologique de la croisade, c’est-à-dire de la guerre offensive au nom de Dieu, même si celle-ci n’a jamais été théorisée de la même façon que la guerre juste.   Pour la suite de l’article