Deux Canadiennes chrétiennes resserrent les liens avec les musulmans de leur localité

Leur obédience chrétienne et leur grand esprit d’ouverture ne sont pas leurs seuls points communs : les Canadiennes, Miriam Gross et Donna Entz, ne s’en laissent pas conter par les grands pourfendeurs de l’islam, ne se fiant qu’à leur libre arbitre, loin de toute influence politicienne ou médiatique malsaine.

Deux femmes peu impressionnables, deux générations de citoyennes et de croyantes, l’une Miriam Gross âgée de 21 ans, l’autre Donna Entz avoisinant la soixantaine, qui n’ont écouté que ce que leur dictait leur cœur, afin de dissiper le halo de suspicion qui entoure l’islam et ses principaux piliers et de créer les conditions d’un dialogue fraternel et respecteux.

Voici deux versions de cette histoire, l’une venant du côté musulman, l’autre du côté mennonite (en anglais).

Pour compléter, voici une traduction d’un article du MCC Mennonite Central Committee.

Le MCC et l’Église mennonite de l’Alberta en partenariat pour accueillir les étrangers

EDMONTON (Alberta) — En cette journée de septembre, l’accueil de ce jeune homme de la Mosquée Al Rashid, à Edmonton, a été spontané et sincère. Il a souhaité la bienvenue à Donna Entz et à Miriam Gross et les a remerciées pour leur travail au sein de sa communauté musulmane.

« C’est tout à fait étonnant qu’un jeune Arabe parle ainsi à des femmes qu’il ne connaît pas. Cela m’a touchée », dit Entz.

Entz et Gross disent que l’hospitalité de ce jeune homme était particulièrement poignante parce qu’elle s’exprimait quelques jours seulement après une attaque meurtrière en Libye. Cette attaque – qui aurait été motivée par une vidéo anti-islamique – avait augmenté les tensions interreligieuses dans le monde entier. Entz et Gross collaborent à un projet conjoint du MCC et de l’Église mennonite de l’Alberta. L’objectif consiste à établir des liens entre les communautés mennonites et musulmanes des quartiers nord d’Edmonton.

Le travail de ces femmes auprès des nouveaux arrivants touche des domaines divers, comme trouver dans des écoles mennonites des tuteurs pour l’encadrement d’étudiants immigrés et comme organiser des petites réunions rassemblant mennonites et musulmans dans les lieux publics.

Pour Entz, c’est une progression naturelle dans son engagement à vie pour apprendre à connaître et à travailler avec les musulmans. Elle est revenue au Canada en 2010, après 30 ans de service mennonite au Burkina Faso.

« Quand je fais leur connaissance ici à Edmonton, ils me disent qu’ils veulent faire partie de cette société », dit-elle. « Cela les réconforte quand quelqu’un essaie de se rapprocher d’eux sur les plans culturel et même religieux. Ils ne sont plus responsables de l’ensemble de l’effort ».

Gross, qui a 21 ans, a grandi dans une famille où le contact avec d’autres cultures et d’autres religions est encouragé. « À la mosquée, je me présente comme chrétienne », dit-elle. « Et je dis que je ne veux pas rester à la maison pour écouter ce que les médias racontent sur l’Islam. Je veux entendre parler de l’Islam par des musulmans ».

Mana Ali dit qu’en étant claires sur leur christianisme, en respectant l’Islam et en découvrant la culture musulmane, Gross et Entz manifestent puissamment la bienvenue aux immigrants. Ali est arrivé il y a 20 ans à Edmonton, depuis la Somalie, et il travaille à l’Edmonton Mennonite Center for Newcomers (centre mennonite d’Edmonton pour les nouveaux arrivants).

« Cette action apporte de l’espoir à la communauté locale », dit-elle. « Elle est interconfessionnelle au niveau élémentaire, en collaborant avec les mères et les enfants qui ont besoin d’aide, et en partageant mutuellement notre humanité ». Ali dit que les avantages sont mutuels. « Il peut également être inquiétant pour les Canadiens qui vivent ici depuis des générations de voir dans leurs quartiers des personnes qui ne leur ressemblent pas. Cela permet de briser cette barrière ».

À la Mosquée Al Rashid, à Edmonton, Entz et Gross sont devenus des visages familiers. Après le service, elles partagent en souriant la salutation de paix traditionnelle islamique avec plusieurs femmes qui s’arrêtent pour discuter.

« Elles se reconnaissent quelque peu en moi parce que je porte une robe longue comme elles, mais elles savent également qu’il y a quelque chose de différent » a dit Entz. « Elles désirent communiquer avec moi, comme avec une intermédiaire avec la société qui les entoure. Ce sont des occasions qui se présentent à nous et c’est étonnant ».